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En France, les déchets électroniques des entreprises seront recyclés
Depuis 2006, les particuliers français peuvent recycler des déchets d’équipements électriques et électroniquesgrâce à la reprise « un pour un ». Le concept est simple : chaque ménage peut déposer son appareilhors d’usage contre l’achat d’un neuf chez le même distributeur.Bientôt, ce sera au tour des entreprises de bénéficier d’une telle possibilité, qui devrait permettre decollecter et de recycler près de 70 000 tonnes de déchets professionnels.Mis en place par l’éco-organisme Récylum, ce dispositif intéresse en premier lieu les entreprises dubâtiment, mais aussi les industries et les collectivités territoriales, qui détiennent du matériel (alarmesincendie, caméras de surveillance...) qui ne fonctionne plus. À terme, plus de 300 déchetteries professionnellescollecteront gratuitement ces déchets qui seront ensuite transportés dans des centres de traitementoù ils suivront le même circuit que les déchets ménagers : destruction, dépollution, puis réutilisation dansla fabrication de nouveaux équipements électroniques.Pour le directeur de Récylum, Hervé Grimaud, ce n’est pas le recyclage mais la collecte de ces déchetsqui posait problème jusqu’à présent. « L’immense majorité des déchets professionnels sont mêlés aux gravats*ou aux emballages, et enterrés dans le sol faute d’être isolés en vue de leur traitement », affirme-t-il.Les 120 entreprises partenaires chargées du financement de la filière paieront près de 100 euros la tonnede déchets, en fonction des équipements mis sur le marché. C’est le principe de responsabilité élargie duproducteur, initié par la directive européenne de 2003, qui leur impose de prendre en charge la fin de viede leurs appareils. Un principe qui concerne déjà de nombreux produits tels que les emballages, les textileset les pneus.EnjeuAu-delà de la pression réglementaire, les entreprises qui s’engagent dans le recyclage des déchets professionnelss’inquiètent de la diminution des matières premières qui entrent dans la composition de cesappareils : des métaux rares, du cuivre, du fer... « Aujourd’hui, pour produire la même quantité de mineraide fer, il faut extraire deux fois plus de terre qu’il y a vingt ans », remarque le directeur de Récylum. Lesappareils pouvant être recyclés à 85% de leur poids environ, l’enjeu est important. Enfin, les producteurss’inquiètent de la pollution que peuvent entraîner ces équipements qui contiennent parfois des substancesdangereuses.En 2007, moins de 8% des déchets des entreprises ont fait l’objet d’une collecte sélective. Un résultatlargement inférieur à celui des déchets ménagers, qui forment la grande majorité des quelque 2 millionsde tonnes de déchets électroniques produits chaque année en France, selon l’Agence de l’environnementet de la maîtrise d’énergie (Ademe).Dominique Mignon, directrice de développement à Éco-Systèmes (le principal des quatre éco-organismesde gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques), attribue ce retard aux dates fixéespar la législation : « Les producteurs doivent prendre en charge uniquement les déchets des appareilsvendus à partir du 13 août 2005. Or, aujourd’hui, ces appareils commencent à peine à arriver en fin de vie.Beaucoup d’entreprises ont donc attendu ce moment pour se préparer réellement à les traiter. »* gravats : débris de la construction.
D’après Angela Bolis, Le Monde
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