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Vers la connaissance de nous-mêmes

Vous comptez-vous parmi vos amis ?

L’ami que vous négligez le plus est probablement vous-même. Pourtant, avant d’être vraiment ami avec le monde, chaque homme se doit d’être tout d’abord son propre ami.

Dans notre société où les aberrations prospèrent, dans les villes surpeuplées et les centres commerciaux, on trouve bien peu d’hommes qui n’ont pas été victimes, à un moment ou à un autre, d’une campagne destinée à les convaincre qu’ils valent bien moins que ce qu’ils estiment valoir.

Vous combattriez tout individu qui dirait de vos amis ce qui est sous-entendu à votre sujet. Il est temps de vous battre pour le meilleur ami que vous possédez – vous-même.

Pour bâtir cette amitié, il vous faut tout d’abord connaître ce que vous êtes et ce que vous pourriez devenir. Les anciens Grecs disaient : « Connais-toi toi-même ! » Récemment encore, ce n’était pas vraiment possible. On savait peu de choses du comportement humain. Mais la physique nucléaire, en révélant de nouvelles connaissances à l’homme, a également révélé les caractéristiques générales de l’énergie vitale, et par là même, rendu possible la connaissance de maintes choses jusqu’ici insoupçonnées. Vous n’avez pas besoin de connaître la physique nucléaire pour vous connaître. Mais vous devez savoir quelque chose du but apparent de la vie en général et de vos propres buts en particulier.

Dans un chapitre ultérieur, vous trouverez quelques questions auxquelles vous pourrez répondre. Elles vous donneront un meilleur aperçu de vos aptitudes actuelles et de ce qu’elles peuvent devenir. Et ne vous y trompez pas, elles peuvent s’améliorer bien plus que vous ne le soupçonnez.

Pour le moment, abordons le but général de toute vie. Il suffit de le connaître pour connaître également les lois fondamentales qui gouvernent nos propres pulsions et notre propre comportement.

Tous les problèmes sont fondamentalement simples… une fois que nous en connaissons la réponse essentielle. La vie ne fait pas exception à la règle. Pendant des milliers d’années, l’homme s’est efforcé de découvrir les pulsions fondamentales de l’existence. À une époque éclairée, si l’exploration des univers a déjà permis de percer suffisamment de secrets pour nous donner la bombe A, elle a également apporté la possibilité de rechercher et de trouver la loi fondamentale de la vie. Que feriez-vous si vous possédiez cette loi ? Il vous serait alors facile de comprendre tous les mystères, toutes les énigmes et complexités de la personnalité et du comportement. Vous seriez capable de comprendre illusionnistes et banquiers, colonels et coolies, rois, chats et livreurs de charbon. Plus important encore, vous pourriez aisément prédire ce qu’ils feraient dans n’importe quelle circonstance, et vous sauriez à quoi vous attendre de la part de n’importe qui, sans avoir à vous creuser la cervelle – et cela avec une certitude d’une précision diabolique.

« Au début, était le Verbe. » Mais quel était le Verbe ? Quel principe fondamental indiquait-il ? Que comprendrions-nous si nous le connaissions ?

Un roi persan tenta jadis de connaître ce Verbe. Il essaya de le découvrir en ordonnant à ses sages de résumer toute la connaissance du monde.

Sur son ordre, tous les livres écrits qu’il était possible d’obtenir furent rassemblés dans une énorme bibliothèque. On amena les livres dans cette ancienne cité par caravanes entières. Et les sages de cette époque travaillèrent pendant des années à condenser chaque portion de savoir existant en un seul volume.

Mais le roi désirait que le Verbe fondamental soit mieux formulé. Et il dit aux sages de ramener ce volume à une seule page. Puis à une seule phrase. Enfin, après bien d’autres années d’étude, ses philosophes obtinrent ce Verbe unique, la formule qui aurait percé tous les mystères.

Et la cité fut détruite par la guerre, et le Verbe perdu.

Mais quel était-il ? Nul doute que sa valeur surpassait les richesses de la Perse, puisqu’il aurait permis de comprendre l’Homme. Deux mille ans plus tard, à partir de l’étude des phénomènes atomiques et moléculaires, nous pouvons à nouveau supposer quel était le Verbe. Et l’utiliser. L’utiliser pour nous connaître nous-mêmes. Et pour prédire les actions d’autrui.