Comment améliorer notre ton et notre attitude face à la vie ?
L’Échelle des Tons, dont vous trouverez une version réduite dans cet ouvrage, expose la spirale descendante que suit la vie depuis un état de pleine vitalité et de pleine conscience jusqu’à la mort, en passant par la semi-vitalité et la semi-conscience.
Cette Échelle des Tons, fondée sur maints calculs concernant l’énergie vitale, eux-mêmes basés sur des observations et des expériences, nous donne les différentes attitudes face à la vie à mesure que celle-ci décline.
Ces divers modes de comportement sont communs à tous les hommes.
Lorsqu’un homme est quasiment mort, on peut dire qu’il est en proie à une apathie chronique. Il se comporte d’une certaine façon. Cela correspond à 0,1 sur le tableau de l’Échelle des Tons.
Lorsqu’un homme se lamente constamment des pertes qu’il a subies, il est plongé dans le chagrin. Il adopte un certain comportement vis-à-vis des choses, et cela correspond à 0,5 sur le tableau.
Quand une personne n’est pas encore écrasée par le chagrin mais prend conscience d’échecs imminents, ou quand elle est chroniquement obsédée par des pertes passées, on peut dire d’elle qu’elle a peur. Cela correspond environ à 1,0 sur le tableau.
L’individu qui lutte contre des pertes imminentes est en colère. Il se comporte d’une certaine manière. Cela correspond à 1,5.
La personne qui a l’impression qu’une perte va lui arriver et qui s’enracine dans une telle attitude, éprouve de l’irritation. On peut dire qu’elle est sujette à l’antagonisme. Cela correspond à 2,0 sur le tableau.
Au-dessus de l’antagonisme, la situation de la personne n’est pas suffisamment bonne pour la plonger dans l’enthousiasme ni suffisamment mauvaise pour lui faire éprouver de l’irritation. Elle a perdu certains buts et ne peut pas en retrouver d’autres immédiatement. On dit qu’elle a sombré dans l’ennui. Cela correspond à 2,5 sur le tableau de l’Échelle des Tons.
À 3,0, la personne a une attitude conservatrice et prudente vis-à-vis de l’existence, mais elle atteint ses buts.
À 4,0, l’individu est enthousiaste, heureux et plein de vie.
Très peu de gens se trouvent naturellement à 4,0. La moyenne oscille probablement – en étant charitable – autour de 2,8.
En examinant le tableau, vous trouverez dans les cases les diverses caractéristiques des gens à chaque niveau. On a malheureusement constaté que ces caractéristiques sont invariables. Si vous êtes à 3,0, vous serez à 3,0 dans chaque colonne du tableau.
Vous avez dû être témoin dans la vie des attitudes décrites dans ce tableau. Avez-vous jamais vu un enfant essayer d’obtenir, disons, un franc ? Au départ, il est heureux. Tout ce qu’il veut, c’est une pièce d’un franc. Si on la lui refuse, il va expliquer pourquoi il la veut. S’il n’arrive pas à l’obtenir et qu’il n’en fait pas une montagne, il va sombrer dans l’ennui et s’en aller. Par contre, s’il veut cette pièce à tout prix, il va manifester de l’antagonisme, puis de la colère. S’il ne l’obtient toujours pas, il risque de mentir afin d’expliquer pourquoi il la veut. Si on la lui refuse une fois encore, il va être en proie au chagrin. Si là encore il échoue, il sombre finalement dans l’apathie et dit qu’il n’en veut pas. On appelle cela négation.
Vous avez déjà vu quelqu’un dégringoler ce tableau, comme par exemple un enfant menacé par quelque danger. Tout d’abord, il ne se rend pas compte que ce danger le menace. Il est tout à fait joyeux. Puis le danger, disons un chien, s’approche de lui. L’enfant voit le danger, ne croit toujours pas qu’il lui est destiné et continue à jouer. Mais ses jouets « l’ennuient » maintenant. Il éprouve une légère appréhension et de l’incertitude. Le chien s’approche davantage. L’enfant est irrité par sa présence ou manifeste de l’antagonisme. Le chien continue de s’approcher. L’enfant se met en « colère » et tente de blesser le chien. Le chien s’approche toujours et se fait plus menaçant. L’enfant prend peur. La peur s’avérant inutile, il se met à pleurer. Si le chien continue de le menacer, l’enfant risque de sombrer dans l’apathie et d’attendre tout simplement que l’animal le morde.
À mesure que les objets, les animaux ou les gens qui favorisent la survie deviennent inaccessibles, l’individu dégringole l’Échelle des Tons.
Quand des objets, des animaux ou des gens qui menacent la survie s’approchent de l’individu, ce dernier va également dégringoler l’Échelle des Tons.
Les tons sur cette échelle peuvent être chroniques ou passagers. Une personne peut dégringoler l’échelle pendant dix minutes, puis remonter. Ou bien elle peut la dégringoler pendant dix ans et ne plus la remonter.
Un homme qui a subi beaucoup trop de pertes et qui a beaucoup trop souffert aura tendance à rester bloqué à l’un des niveaux inférieurs de l’Échelle et n’en bougera que rarement. Son comportement général correspondra alors à ce niveau de l’Échelle des Tons.
Un moment de chagrin (0,5) peut amener un enfant à adopter un comportement correspondant à la zone du chagrin pendant un court instant ; l’individu bloqué à 0,5 va dans la plupart des cas, adopter une attitude 0,5 durant toute son existence.
Il existe un comportement temporaire et un comportement fixe.
Comment localiser un individu sur l’Échelle des Tons ? Comment se localiser soi-même ?
Trouvez deux ou trois caractéristiques à un certain niveau de l’échelle, puis regardez le chiffre qui se trouve sur la même ligne que ces caractéristiques. Vous obtiendrez le niveau général. Ce sera peut-être 2,5, ou 1,5. Ensuite regardez toutes les cases correspondant au chiffre trouvé et vous obtiendrez les autres caractéristiques.
La seule erreur que vous puissiez commettre en déterminant la position de quelqu’un sur l’Échelle des Tons est de penser qu’il n’a pas toutes les caractéristiques correspondant à son ton et qu’il est plus haut dans certaines colonnes que dans d’autres. La caractéristique que vous n’acceptez pas est peut-être masquée mais elle est là.
La première colonne vous donne l’image générale du comportement et de l’activité physiologique de l’individu. La seconde colonne vous donne sa condition physique. La troisième, l’émotion qu’il éprouve le plus souvent. Examinez chaque colonne. Vous y trouverez, quelque part, des données que vous savez vraies à votre sujet ou au sujet d’une autre personne. Examinez ensuite toutes les cases qui se trouvent au même niveau. Cette ligne, qu’elle corresponde à 1,5 ou à 3,0, vous dira tout sur l’individu concerné.
Évidemment, du fait que la personne reçoit de bonnes et de mauvaises nouvelles et vit des jours heureux ou tristes, il lui arrive de monter ou de descendre cette Échelle des Tons. Cependant, chaque individu a un ton chronique et un comportement qui lui correspond.
Plus il est bas sur ce tableau, plus sa vivacité et sa conscience sont réduites.
L’humeur ou l’attitude chronique de l’individu vis-à-vis de l’existence sont directement fonction de son point de vue sur l’univers physique et les organismes qui l’entourent.
Ce tableau comporte bien d’autres aspects d’ordre mécanique relatifs aux manifestations de l’énergie et à l’observation du comportement, mais il est inutile que nous les traitions dans cet ouvrage.
Il serait superficiel d’affirmer qu’une personne reste « naturellement » bloquée dans sa conception de l’univers physique et des organismes, car il existe au-delà de la conscience, certaines causes bien définies qui la mettent dans cette situation. L’individu perd peu à peu la conscience de son environnement. Ce déclin n’est que l’une des causes d’un effondrement progressif sur le tableau, mais il suffit à illustrer notre propos dans le présent ouvrage.
Lorsque l’individu se trouve au sommet du tableau, il est pleinement conscient de sa propre existence, de son milieu, des autres gens et de l’univers en général. Il en accepte les responsabilités et en affronte la réalité. Il en résout les problèmes en faisant appel à son éducation et à son expérience.
Puis il se produit quelque chose : sa perception de l’univers matériel se trouve affaiblie. Que s’est-il passé ?
Une douleur physique issue de l’univers physique est la cause première d’un déclin sur le tableau. Acquérir de l’expérience et éprouver une douleur physique sont deux choses tout à fait différentes. En fait, toute expérience entachée de douleur physique est inaccessible. L’organisme est censé éviter la douleur pour survivre. Il évite également les souvenirs de douleur. Et dès qu’il peut commencer à éviter la douleur, en général, bien que cette douleur soit enregistrée, la conscience commence à diminuer sensiblement. La perception de l’univers physique commence à diminuer et l’envergure de ses activités commence à décliner.
On pourrait dire qu’il existe un monde intérieur et un monde extérieur. Le monde intérieur est celui d’hier. On se sert de ses données pour évaluer le monde extérieur, celui d’aujourd’hui et de demain. Tant qu’on a à sa disposition toutes les données, on peut se livrer à d’excellents raisonnements. Mais quand les faits qu’on a assimilés sont inaccessibles, on risque de tirer des conclusions erronées.
À mesure que vous perdez confiance en l’univers physique, votre aptitude à le contrôler se dégrade. Vos rêves et vos espoirs semblent irréalisables, vous cessez de lutter. En fait, vos aptitudes se dégradent rarement, elles semblent se dégrader.
Lorsque le monde intérieur transmet trop de douleur physique, l’organisme sombre dans la confusion. Tel l’enfant qui finalement affirme ne plus vouloir de la pièce d’un franc, l’organisme dit ne plus rien vouloir de l’univers physique et périt. Ou bien il vit quelque temps en n’étant plus que l’ombre de lui-même et finit par périr.
Le but est de gagner. Lorsqu’on a subi trop d’échecs trop longtemps, la possibilité de gagner semble trop lointaine pour qu’on tente quoi que ce soit. Et l’on perd. On s’habitue tellement à perdre, qu’on commence à se concentrer sur les échecs au lieu de chercher à aller de l’avant, et cela de façon extrêmement irrationnelle. Ce n’est pas parce qu’on a perdu deux voitures qu’on va en perdre une troisième. Pourtant, celui qui en a perdu deux va en fait tellement s’attendre à perdre la troisième, qu’il s’arrangera, quand bien même inconsciemment, pour la perdre. C’est vrai des objets comme des gens.
Quand l’individu descend l’Échelle des Tons, il perd avant tout sa confiance à atteindre les limites les plus reculées de son milieu, les frontières les plus éloignées de ses rêves ; il devient « conservateur ». La prudence n’est pas un défaut. Par contre, le conservatisme chronique en est un, car il faut parfois livrer une bataille acharnée pour conquérir l’existence.
À mesure que la douleur physique s’accumule dans les banques d’enregistrement du mental, l’individu confond de plus en plus passé et présent, et perd de plus en plus confiance. Il est légèrement effrayé et joue à l’ennuyé en affirmant que, de toute façon, il ne voulait pas aller si loin. Ça ne vaut pas le coup. Il se moque des choses qu’il désire réellement, se moque des rêves d’autrui, et se comporte, d’une manière générale, comme un journaliste du New-Yorker. Il n’ose plus espérer ou désirer fortement quelque chose.
Si la douleur s’accumule davantage, il continue de dégringoler l’échelle jusqu’à ce qu’il soit dégoûté de la vie.
Le fait est que plus une personne vieillit et acquiert de l’expérience, plus elle devrait être apte à contrôler son milieu. Cela serait vrai si elle parvenait à rester pleinement consciente et rationnelle. Mais les mécanismes d’accumulation de la douleur sont tels que la conscience de l’individu décline en fonction de la douleur qui lui est infligée. Ainsi ne lui est-il pas réellement possible de se servir un tant soit peu de son expérience. S’il acquérait l’expérience en l’absence de toute douleur physique, il serait extrêmement enthousiaste, capable et plein d’allant. Seulement, l’Homme s’est trouvé être, de toute évidence, un organisme inférieur avant de devenir Homme. Un organisme inférieur ne sait que réagir. Il est incapable de penser. La pensée est quelque chose de nouveau.
Avant l’apparition de la Dianétique, ce qui précède ressemblait à quelque cycle infernal et sans espoir. L’individu possédait l’enthousiasme mais pas l’expérience ; il attaquait donc le milieu avec une ardeur fiévreuse, avec toute la folie de la jeunesse, et se trouvait ignominieusement rejeté. Chaque rejet était accompagné de douleur. Il avait acquis de l’expérience, mais à chaque fois qu’il y repensait, la douleur se rappelait à lui, donc il ne pouvait en profiter vraiment. Lorsqu’il avait suffisamment d’expérience, il n’avait plus les rêves, l’énergie et l’enthousiasme pour mener à bien son attaque contre son environnement.
L’audition, telle que présentée dans la dernière section de ce livre, ou dans la co-audition Dianétique, a brisé ce cycle infernal. La jeunesse pourrait attaquer l’environnement et ressentir la douleur du rejet. Mais la douleur physique pourrait être éliminée du mental par la Dianétique, laissant l’expérience là, accompagnée de l’enthousiasme.
Au moment où j’écris ces lignes, quelques dizaines de milliers de personnes ont déjà reçu de l’audition dianétique. Il est arrivé que quelques-unes d’entre elles n’en aient pas retiré tous les bénéfices. En effet, auditer quelqu’un requérait auparavant une somme considérable de connaissances techniques. Ce livre et Self-analyse ont été développés afin qu’un individu puisse bénéficier au moins des avantages élémentaires de l’audition sans aucune connaissance technique et sans prendre le temps d’une autre personne.
Quel que soit le point de l’Échelle des Tons auquel la personne se trouve, elle peut la remonter en recouvrant son aptitude à connaître et à évaluer son milieu (à moins qu’elle ne se trouve très bas, dans la zone de la démence, car l’Échelle des Tons mesure également la santé d’esprit). Une fois qu’elle connaît la règle du jeu, elle y parvient plutôt aisément ; elle s’étonnera de ne pas y être arrivée plus tôt.
Vous êtes-vous localisé sur le tableau ? Surtout n’allez pas chercher une falaise ou une corde si vous vous trouvez au-dessous de 2,0. Self-analyse peut vous amener à des niveaux supérieurs du tableau. Vous pourrez vous-même constater votre progression.
Après le tableau, vous trouverez quelques tests et graphiques. Vous devriez vous en servir. Ils vous aideront à vous localiser. Vous saurez alors pourquoi vous vous comptez ou non parmi vos meilleurs amis. Vous penserez peut-être qu’il vaut mieux ne pas avoir un tel ami. Ma foi, s’il est aussi mal en point que cela, il a vraiment besoin de votre aide. Alors donnez-lui un coup de main. La seconde partie du livre est remplie d’exercices qui feront de vous votre meilleur ami. Il suffira de les faire une demi-heure par jour.
Je ne sais pas jusqu’où vous pourrez progresser sur ce tableau. Assez loin, sans doute. Et, si vous le souhaitez, la co-audition Dianétique fera le reste. Peut-être même parviendrez-vous jusqu’en haut pour y rester de façon stable.
Si pour l’instant vous n’avez pas beaucoup d’affection pour vous-même, sachez que moi je suis votre ami. Je sais par expérience que vous pourrez progresser sur le tableau.
L’homme est fondamentalement bon. La douleur et les aberrations sociales l’empêchent d’atteindre à une éthique, à une efficacité et à un bonheur de tout premier ordre. Débarrassez-vous de la douleur. Vous vous retrouverez dans la partie supérieure du tableau.
À présent, étudiez les données qui vous aideront à vous situer sur le tableau. Mais n’utilisez pas ce dernier pour tenter de rabaisser quelqu’un. Ne dites pas aux gens leur position sur le tableau. Cela peut les rendre malheureux. Laissez-les faire leurs propres découvertes.