Partager ce contenu

Code d'intégration

Les lois de la survie et de l'abondance

Le principe dynamique de l’existence est : Survie !

A première vue, cela peut sembler trop fondamental, trop simple. Mais en examinant ce Verbe, nous constatons que nous pouvons nous en servir. Pour réaliser avec lui quelques tours de passe-passe et découvrir des choses jusqu’ici ignorées.

On pourrait représenter la connaissance au moyen d’une pyramide. Au sommet nous aurions un simple fait, mais un fait qui embrasserait l’univers si largement qu’il permettrait de connaître beaucoup d’autres faits. Puis, au fur et à mesure que la pyramide s’élargirait, nous découvririons un nombre croissant de faits.

À l’examen de tout point de cette pyramide nous constaterions qu’à mesure que l’on descend on trouve des faits d’une signification plus générale et sans lien apparent. À mesure que l’on monte, on y trouve des fondements de plus en plus simples. La science commence au bas de la pyramide, à la façon du roi persan, puis s’élève afin de trouver des faits plus fondamentaux qui expliquent ceux qui suivent. On pourrait dire que la philosophie est l’opération qui consiste à prendre des faits très élémentaires et à les amener à expliquer des faits de plus en plus nombreux.

Au sommet de notre pyramide, nous avons : Survie !

C’est comme si, à une époque très, très lointaine, l’Être suprême avait ordonné à toute vie : « Survis ! » Il ne dit pas comment, ni combien de temps survivre. Tout ce qu’il dit, était : « Survis ! » Le contraire de survivre est succomber. Et c’est la sanction pour ne pas s’engager dans des activités de survie.

Mais qu’en est-il de choses telles que la morale, les idéaux, l’amour ? Ces choses ne vont-elles pas au-delà de la « simple survie » ? Malheureusement ou heureusement, ce n’est pas le cas.

Lorsqu’on pense à la survie, on risque de commettre l’erreur de ne penser « qu’au strict minimum ». Cela n’est pas la survie, car il n’y a aucune marge en cas d’échec.

L’ingénieur qui construit un pont emploie ce qu’on appelle une « marge de sécurité ». Si le pont doit supporter dix tonnes, il le construit pour supporter cinquante tonnes. Il le rend cinq fois plus solide. De cette façon, il a une marge pour pallier à la détérioration du matériau, à la surcharge, à la révolte soudaine et imprévue des éléments et à tout accident susceptible de se produire.

Dans la vie, la seule garantie véritable de survie est l’abondance. L’agriculteur qui estime avoir besoin de douze boisseaux de grain pour se nourrir pendant un an, et qui en plante douze, vient de réduire sensiblement ses chances de survie. En fait, il ne survivra pas si un voisin ne s’est pas montré plus prudent. Car les sauterelles vont emporter une partie du blé ; la sécheresse aussi ; ainsi que la grêle et le percepteur. Et s’il a l’intention de tout utiliser pour se nourrir, que va-t-il lui rester pour ressemer ?

Non, l’agriculteur qui sait qu’il va manger douze boisseaux de blé l’année prochaine, ferait mieux d’en planter cent. Les sauterelles et les percepteurs peuvent alors emporter tout ce qu’ils veulent. L’agriculteur récoltera toujours une moisson suffisante pour se nourrir, sauf bien sûr dans un socialisme où personne ne survit, du moins pour très longtemps !

Un individu survit ou succombe en fonction de sa capacité à acquérir et à conserver les ressources de survie. La sécurité d’un bon emploi par exemple, est une certaine garantie de survie, à condition que d’autres menaces pour l’existence ne deviennent pas trop accablantes. L’homme qui génère un revenu annuel important, a les moyens d’acheter de bons vêtements contre les intempéries, ainsi qu’une belle maison solide. Il peut se permettre d’aller chez le médecin et d’y envoyer sa famille, et d’utiliser les meilleurs moyens de transport. Plus important encore, il s’attire le respect de ses semblables. Tout cela est synonyme de survie.

Prenons l’homme qui gagne dix dollars par semaine. Il porte des vêtements qui le protègent très mal. Il peut donc facilement tomber malade. Il vit dans un endroit qui ne le protège que médiocrement des intempéries. Il a l’air exténué. En effet, son niveau de survie est si bas qu’il ne dispose d’aucune marge de sécurité, d’aucune abondance. Il ne peut rien mettre de côté pour le jour où il tombera malade. Il ne peut pas se payer le docteur. Il ne peut aller en vacances. Même dans un état collectiviste, son sort serait tel, son conditionnement serait si profond qu’il ne pourrait pas faire grand-chose pour protéger sa propre survie.

La jeunesse jouit d’une abondance de survie par rapport à la vieillesse. Car la jeunesse a encore de l’endurance. Et les rêves de la jeunesse – excellents matériaux de survie, les rêves – ne sont pas encore brisés par les échecs. La jeunesse a en plus, une longue espérance de vie, et c’est important car la survie inclut la durée de vie.

Il est impossible de parler de bonne survie si des facteurs tels qu’idéaux, honnêteté et amour du prochain en sont absents. Le criminel survit mal. En général, il passe la plupart de ses années d’adulte, enfermé comme une bête sauvage, gardé à la pointe du fusil par quelques tireurs d’élite. L’homme que l’on sait honnête se voit accorder la survie : bons emplois, bons amis. Et l’homme qui a ses idéaux, peu importe à quel point les suppôts du diable peuvent le pousser à les abandonner, ne survit bien que tant qu’il est fidèle à ces idéaux. Vous avez peut-être entendu parler du docteur qui, pour l’appât du gain, commence en secret à aider des criminels ou à vendre de la drogue. Ce docteur ne survit pas longtemps une fois qu’il a abandonné ses idéaux.

En bref, les concepts les plus ésotériques relèvent de cette compréhension de la survie. On survit tant qu’on est fidèle à soi-même, à sa famille, à ses amis, aux lois de l’Univers. Lorsqu’on échoue de quelque façon que ce soit, sa survie est réduite.

Cependant, la survie ne cesse pas de façon brutale. Ce n’est pas « Être vivant maintenant et mort l’instant d’après ». En fait, la survie est en fait une échelle graduée.