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Code d'intégration

Connaître les élèves et se connaître

 

Un article du quotidien « Le Monde » nous dit ceci :

Arriver à "tenir ses élèves" ne s'improvise pas et constitue même le principal souci des enseignants entrant dans le métier. Laurence Janot, maître de conférences à l'institut de formation des maîtres (IUFM) d'Aquitaine, s'est intéressée aux appréhensions des jeunes professeurs stagiaires dans des établissements situés en zone d'éducation prioritaire (ZEP). Elle a présenté ses travaux à l'occasion de la troisième conférence mondiale sur la violence à l'école, qui s'est tenue du 12 au 14 janvier 2006, à Bordeaux

Son constat est sans appel. 53 % des interrogés craignent de manquer de compétences relationnelles, 27 % de ne pas être soutenus par leurs collègues ou leur direction, 14 % d'être victimes de violences et seulement 6 % de ne pas maîtriser leur matière.

"Les jeunes enseignants sont minés par l'angoisse d'être déstabilisés dans la relation avec l'élève, de ne pas savoir gérer une classe ou de manquer d'autorité. En revanche, ils sont très confiants dans la solidité de leur bagage intellectuel", dit la chercheuse.

Cette inquiétude est encore renforcée par le fait qu'ils sont conscients qu'un bon professeur n'est pas seulement un "puits de science". Au palmarès des compétences indispensables pour enseigner, ils placent l'écoute, les traits de personnalité, la patience, la communication, au même rang que la maîtrise didactique. »

Catherine Rollot (Article paru dans l'édition du Monde du 15.01.06)

Gérer la dimension affective :

La « bonne » distance et La « neutralité bienveillante »

Être enseignant - Enseigner - Conduire la classe

Le rôle de l’enseignant

Le maître a un double rôle : celui d’éduquer et celui de faire construire des connaissances. Ces deux rôles sont complémentaires et indissociables. Il permet aux élèves de bâtir leurs apprentissages en leur proposant un cadre et des situations de travail adaptées. Pour cela, il lui faudra associer progressivement les élèves à l’élaboration des règles de vie de la classe, de l’école… Mais le maître ne devra pas oublier qu’il est l’adulte, c’est-à-dire le garant de la loi, celui qui est là pour l'expliciter, la faire vivre, l’appliquer et la respecter. La situation collective d’enseignement suppose des règles explicites de vie et de fonctionnement. Les psychologues disent souvent qu’un enfant se construit en s’opposant : le maître doit donc proposer un cadre « solide », « sûr », défini avec la collaboration des élèves. La crédibilité de la notion de règle est en jeu. Il ne faut pas oublier que l’aspect relationnel est fondamental dans la relation éducative.

L’autorité

L’enseignant est, en toute situation, l’adulte référent de la classe par sa tenue, sa rigueur et ses exigences. Il ne faut cependant pas confondre autorité et autoritarisme. L’autorité est, de fait, inhérente à la fonction d’enseignement et indispensable quels que soient la forme de pédagogie pratiquée et le cycle d’exercice. L’autoritarisme n’est en aucun cas une solution pédagogique.

L’attitude de l’enseignant

Le maître, qu’il le veuille ou non est un modèle pour les élèves.

Son attitude induit souvent leur comportement : comment interdire de mâcher un chewing-gum en classe si soi-même, on se le permet ?

La posture qu’il adopte devant les élèves doit refléter le rôle d’éducateur qu’il a à jouer au sein de sa classe.

Une classe a toutes les chances de bien fonctionner si le maître cultive certaines attitudes notamment : un état d’esprit positif et constructif.

Assurance et disponibilité

Avoir suffisamment préparé sa classe permet :

de se sentir à l’aise, et de ce fait d’être disponible et à l’écoute des élèves, de prendre en compte leurs interventions et de les intégrer dans le

Déroulement de sa séance sans perdre de vue l’objectif visé, de pouvoir réajuster sa séance si elle ne fonctionne pas comme prévue.

Fermeté et équité

Avoir des exigences explicites et communes pour l’ensemble des élèves même s’il faut savoir nuancer sa position en fonction des individualités, tenir sa parole, ne pas annoncer des sanctions ou des récompenses que l’on ne sera pas capable de tenir, il en va de la crédibilité de l’adulte. Il est nécessaire de savoir dire non, sans se fâcher pour autant, d’exiger des élèves le respect des consignes autant que faire se peut.

Exemple : si on demande aux élèves de ‘se taire’, il faut se donner les moyens d’obtenir le silence et ne pas renoncer avant de l’avoir.

Sinon, il est préférable de ne pas le demander et de trouver une autre stratégie pour ramener le calme.

Un changement de modalité de travail, passer de l’oral à l’écrit peut suffire. Calme et autorité

Le calme ne s’impose pas, il s’instaure… grâce à : une voix posée, des propos et des gestes mesurés, un positionnement réactif (s’approcher d’un élève inattentif, s’éloigner pour amener un élève à s’exprimer en direction du groupe et pas seulement de l’enseignant…), l’utilisation de gestes codifiés entre le maître et les élèves (lever le doigt pour demander au maître de s’approcher sans gêner les camarades lors d’un exercice écrit, faire sonner un carillon pour faire baisser le niveau sonore…).

Théâtraliser ses gestes et ses attitudes ; moduler sa voix, « mettre en scène » les situations ; lire, raconter de façon expressive et vivante.

Obtenir sans imposer, l'art suprême, c'est quoi, un bon maître ?

« Celui qui saura, notamment, réveiller la motivation intrinsèque : celle qui fait qu'on apprend pour le plaisir de la tâche elle-même, pas par contrainte (motivation extrinsèque)», répond Alain Lieury.

Obtenir sans imposer, l'art suprême ! De quelles ficelles user ?

La séduction ? L'enfant risque de travailler pour plaire au prof.

La persuasion ? Il peut dire qu'il va faire l'exercice, sans jamais le faire.

La coercition ? Il obéira par peur de la réprimande, sans assimiler en profondeur.

Le pouvoir légitime (« Écoute parce que je suis le prof.»)? Idem.

En fait, explique Marie Christine Toczek, la forme d'autorité qui a le plus d'impact sur l'apprentissage est l'autorité d'expertise :

L’enseignant doit montrer qu'il est compétent, avant tout.» C'est ce que l'on appelle le charisme. « Tout l'art consiste à obtenir un peu avant de demander beaucoup et, surtout, de responsabiliser l'élève.»

C’est un jeu subtil, qui table sur différents niveaux, résume André Giordan.

L' « intention»: l’élève n'apprend bien que s'il y a un plus derrière, un plaisir, un besoin, un projet.

Il faut décloisonner, individualiser. Voilà l'essentiel, souligne l'inspecteur général Marc Fort. Et donc alterner les méthodes.»

Un enseignant doit maîtriser sa classe en tout temps


Un enseignant est respecté parce qu'il est le seul adulte de la classe


Etre compétent permet d'asseoir son autorité.


Réussir à l’école, c’est devenir autonome.


Réussir à l’école, c’est s’y épanouir.


L’élève n’apprend pas quand l’enseignant le considère en échec.


Être enseignant, c’est uniquement transmettre des connaissances.


Un bon prof doit savoir tenir sa classe ! Il faut de l’AU-TO-RI-TE pour enseigner.


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